Nakatsu, Secundo Espada

Nakatsu est quelqu'un de calme et posé. Il sait garder son sang froid, même lorsque la situation pourrait tourner en sa défaveur, ce qui lui est encore jamais arrivé jusqu'à présent. Il ne connait pas la défaite, et n'a pas l'intention de la connaitre, ce qui est tout à fait légitime. C'est principalement dans ce but qu'il veut toujours devenir plus fort, pour poursuivre son ascension, pour obtenir toujours plus de puissance, pour qu'un jour la lune voit le grand homme qu'il sera devenu. Cet objectif lui sert de motivation pour avancer vers un avenir dont il ignore tout, vers un horizon sans fin, un but probablement jamais atteint. Il est bien sûr conscient qu'il n'atteindra jamais la puissance absolue, puisque cette dernière n'existe certainement pas, mais au moins, il avait là une importante source de motivation, et c'est l'essentiel.
Pour l'aider à atteindre le but qu'il s'est fixé, il s'entraîne souvent avec une femme aux longs cheveux blancs, l'actuelle Primera Espada, alias Kikuyo Nagai. Ensemble, les séances d'entraînement deviennent nettement plus enrichissants. Il est en effet bien plus efficace de s'amuser sur un véritable adversaire, quelqu'un qui se déplace, qui esquive et pare vos coups, plutôt qu'un pantin masochiste immobile qui se contente de recevoir des coups. Évidemment, à choisir entre Kikuyo et le pantin, Nakatsu ne prend pas bien longtemps à se décider. En fait, c'est ce genre d'occupations qu'il apprécie le plus, lorsque enfin la Primera vient s'amuser avec lui, lorsque enfin il a l'impression de faire quelque chose de sa journée, plutôt que de rester dans sa chambre, sans savoir quoi faire, car oui c'est bien ce qu'il fait de la plupart de son temps : rien. Il aimerait bien que ça change, ce qui se comprend parfaitement...

Il est assez rare que le Secundo Espada parte en mission, ce qui fait qu'il commence à rouiller quelques peu. Sur le champ de bataille, il se transforme en véritable monstre, une créature cruelle et sans pitié, un sadique de la pire espèce. Comprenez-le. Après tout, il n'a que rarement l'occasion de s'amuser de la sorte, autant en profiter, n'est-ce pas ? L'arrancar savoure chaque instant, lorsqu'il se trouve en position de force, lorsqu'il tient la vie de l'ennemi entre les mains, lorsqu'il la voit souffrir, pousser son dernier souffle de vie avant de lentement rendre l'âme. Quel plaisir... Il en rêverait rien que d'y penser ! Malheureusement, ce scénario se faisait de plus en plus rare, puisque la plupart du temps, les ennemis ne valaient pas la peine d'envoyer un Espada de sa trempe pour abattre de telles vermines. Les meilleurs éléments du camp adverse auraient-ils disparus ? Ou n'avaient-ils donc tout simplement jamais existé ?

Malgré son apparence de jeune homme, Nakatsu doit bien avoir 150 ans en réalité. Depuis bien longtemps, son corps ne vieillit plus, il conserve les traits de la jeunesse éternelle, chose que beaucoup rêvent et que peu obtiennent au final. Ce sont d'ailleurs parfois ceux qui ne la cherchent pas qui finissent par l'obtenir, un peu comme notre arrancar. Ce dernier ne connait pas la vieillesse et ne connait donc pas les conséquences de l'âge. Pour le moment, il ne se soucie que peu de son apparence, il y met une certaine importance mais sans plus. Juste le minimum. Le seul côté vraiment embêtant de la vieillesse serait l'engourdissement du corps, des muscles qui le constituent, lorsque ceux-ci deviennent trop faibles, pour qu'un corps trop frêle et fragile puisse supporter son propre poids. Fort heureusement, Nakatsu ne sera certainement pas confronté à ce problème. Il n'avait donc pas à s'en faire pour si peu.

Le jeune homme qu'il est actuellement possède un corps plutôt charmant, rien à redire de ce côté-là. Il se plait bien dans sa peau et ne manque pas parfois de le rappeler d'ailleurs, ce qui pourrait lui valoir quelques ennuis... Mais détaillons donc ce fameux corps, cette enveloppe externe qui renferme en son coeur l'âme d'un monstre. Environ 1m75 pour 62kg aux dernières nouvelles. Un visage fin, des yeux bridés d'un rouge vif, éclatant, menaçant, un nez pointu, souvent un sourire aux lèvres. Lorsque son côté sadique prend le dessus, il ne le cache pas, affichant un léger sourire, souvent représentatif d'un mauvais présage pour la future victime. Cela ne veut pas dire que dès qu'il sourit, il faille se cacher au plus vite avant que tout ceci ne finisse mal, non pas du tout. Le mieux serait de rester et de prendre part au plaisir, n'est-ce pas ? Non, trêve de plaisanterie. Comme la plupart d'entre nous, Nakatsu, s'il lui arrive d'être heureux par un autre moyen, sans qu'il ait en tête l'idée de découper lentement son adversaire, de lui soutirer des informations avant de l'abattre dans les règles de l'art, il lui arrive également de sourire lorsque vient l'heure de l'entraînement, ou de manger, au choix.

Prêt à éliminer qui que ce soit à quelque moment que ce soit, le Secundo Espada se promène toujours armé. A défaut de Shirotsuki, son zanpakuto, il peut très bien manier des lames en tous genres, puisque notre arrancar apprécie particulièrement es armes blanches. On peut donc, en parcourant son corps, sous ses vêtements, trouver une multitude de couteaux, notamment dans ses manches. Ainsi, même sans son fidèle sabre, il peut toujours s'en sortir. N'oublions pas cependant l'arme la plus essentielle : le corps. Nakatsu s'en sort remarquablement bien au combat au corps à corps, c'est sans doute même ce qu'il préfère comme méthode de combat. Axé plutôt dans ce domaine, il privilégiera donc le combat rapproché.
En parlant de ce qui se trouvait sous ses vêtements, j'en oublies de mentionner son style vestimentaire. Ce n'est pas bien compliqué, il aime principalement les vêtements décontractés, lorsqu'il ne porte pas l'uniforme blanc bordé de noir des arrancars. Il sera souvent vu avec une veste sombre bordée de fourrure, style qui lui particulièrement tient à cœur. Il porte ce qu'il aime, il aime ce qu'il porte, surtout lorsque ses vêtements se font tâcher du sang de ses victimes.

Le temps passe et les souvenirs s'estompent peu à peu, plongeant dans l'oubli, ne laissant derrière eux aucune trace, si ce n'est les plus grosses cicatrices, celles qui, même avec le temps, ne disparaitront jamais. Ce sont celles-ci qui font ce que nous sommes, celles-ci qui nous déterminent, celles-ci qui nous changent et nous rendent alors plus forts, car les plus grandes souffrances sont celles qui nous marquent le plus, celles auxquelles nous pensons lorsque nous nous remémorons le passé, un passé plus ou moins lointain, un passé brillant, un passé triste, un passé empli de bonheur, un passé empli de haine. Nakatsu ne se souvient pas des détails, mais il sait qu'un jour, il avait été un humain, ces êtres si faibles, incapables d'utiliser le moindre pouvoir, et compensant ce manque de puissance par la technologie, la recherche et la technique, cherchant toujours à s'améliorer dans leurs domaines, à comprendre le monde qui les entoure, et ainsi tendre vers sa maîtrise, peu à peu, afin de satisfaire leur soif de pouvoir. Une bien grande ambition partagée par de si petites créatures. Pourtant, cette même soif de pouvoir était en réalité une véritable motivation pour bon nombre d'êtres plus ou moins vivants, dont fait à présent partie le hollow, l'arrancar, le vasto lorde, le Secundo Espada, Nakatsu.

Hibiki venait d'apprendre la nouvelle. Il accourut aussitôt jusqu'à l'hôpital, inquiet quant à l'état de santé de son ami. Le voyant simplement endormi dans son lit, il fut rassuré. L'infirmière qui l'avait conduit jusqu'à lui quitta la chambre, laissant les deux meilleurs amis seuls, le temps que d'autres proches arrivent à leur tour. Durant de longues minutes, le jeune garçon, assis juste à côté, fixait silencieusement son ami. De nombreuses pensées lui traversaient l'esprit, telle que la possibilité de vivre sans l'un de ses parents. Il se demandait comment celui-ci pourrait accepter cette dure vérité, comment il pourrait continuer à vivre sans l'une des personnes les plus chères à son coeur. L'épreuve qu'il avait vécu, cet accident produit sous ses yeux, cela devait être vraiment dur pour lui. Hibiki se devait alors de redonner le sourire à son ami, il ne voulait pas le voir triste et ferait alors n'importe quoi pour que tout redevienne comme avant, que cet épisode ne le tourmente pas trop.

La porte de la chambre s'ouvrit à nouveau, laissant entrer une jeune femme, la mère, larmes aux yeux, un mouchoir à la main. Son regard se porta sur son fils, pendant un instant, avant de se tourner vers Hibiki.

- Madame..., dit-il, d'un air désolé.
- Il est vivant, l'interrompit-elle, une lueur d'espoir brillant dans ses yeux.

Ce n'était pas le cas de son mari, mais il valait mieux ne pas le lui rappeler. Quelques instants plus tard, le blessé rouvrit les yeux. Son réveil fut immédiatement remarqué. La mère vint à ses côtés, lui tenant la main.

- Comment te sens-tu ?, fit-elle d'un air inquiet.
- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? J'ai mal...

Un flash dans son esprit lui répondit, lui montrant la scène de l'accident. Il vit un homme d'une quarantaine d'année, un sourire sadique aux lèvres, dans une voiture lancée comme volontairement vers lui et son père. Le visage du meurtrier lui apparaissait floue. Une image choquante. Le flash suivant lui révéla la silhouette de deux individus visiblement assez proches, l'un pourrait être ce meurtrier, l'autre semblait correspondre à un petit garçon, probablement du même âge que Nakatsu. Ce dernier ne comprit pas bien ce qui lui arrivait, mais une chose était sûre : son père était mort à ce moment-là, lui avait survécu et ce n'était certainement pas sans raison. Son existence devait servir à quelque chose. Il voulait comprendre le pourquoi du comment, jeter la lumière sur cette affaire, dénicher le meurtrier qui avait osé s'en prendre à eux, qui n'avait pas fini son travail, qui n'était pas allé jusqu'au bout pour retirer la vie au fils après lui avoir volé son père. Il devait payer. Mais il ne restait aucune trace, aucune piste pour remonter jusqu'à lui, si ce n'est le flash qui n'était malheureusement pas assez net pour pouvoir en tirer quoi que ce soit. Et plus grave, Nakatsu était bien trop jeune pour pouvoir agir seul, il n'avait aucune idée de quoi faire, il se sentait terriblement faible face à la dangerosité du monde qui l'entourait, l'hostilité et la haine des plus forts que lui. Ainsi se créa en lui peu à peu le désir de puissance.

- Tu es tombé dans les escaliers., intervint Hibiki.

La mère, bien que surprise, ne dit rien. Elle pensait que ce dernier avait décidé de lui cacher la vérité pour le moment, et préféra alors lui faire confiance. Après tout, ces deux-là étaient bien meilleurs amis, n'est-ce pas ? Elle se souvenait que son fils lui parlait souvent de lui, souvent pour ne pas dire tous les jours, tous les soirs. Dans ce cas, il ne lui voudrait alors que du bien. Il n'y avait donc pas à s'en faire. Le petit avait une idée derrière la tête. Peut-être pensait-il que l'annonce du décès de son père le ferait trop souffrir, qu'il ne le supporterait pas et qu'il serait alors plus judicieux de ne pas lui révéler la tragique nouvelle, puisque visiblement, il n'avait pas l'air de se souvenir des derniers épisodes. Elle gardait le silence, restant légèrement à l'écart de la discussion.

- Hibiki ? C'est vrai ? Pourtant, je ne m'en souviens pas...

Il ne reçut qu'un hochement de tête comme réponse. Nakatsu, visualisant à nouveau les flashs de l'accident, doutait quelques peu des paroles de son propre ami. Il avait du mal à croire que des images d'un accident de voiture, probablement même provoqué, viennent le hanter alors qu'il serait simplement tombé dans les escaliers. Peut-être n'était-ce rien ? Juste quelques images ? Pourquoi lui mentirait-il ? Ce serait stupide et complètement inutile. Il n'y avait aucun intérêt à inventer de telles histoires. Nakatsu en conclut logiquement qu'il n'avait aucune raison de douter de la parole de son meilleur ami en qui il avait jusqu'alors toute confiance. Il le crut alors sur parole, persuadé d'avoir subi une mauvaise chute dans les escaliers et de s'être retrouvé là, dans un lit d'hôpital, inquiétant ainsi sa mère et son meilleur ami... mais son père dans tout ceci, pourquoi était-il actuellement absent, ça, il l'ignorait. En fait, les dernières heures avant son accident lui apparaissaient si floues qu'il n'arrivait pas à se souvenir de quoi que ce soit. Il avait vu un accident de voiture, mais aucun lien avec une certaine chute dans les escaliers. Étrange.

De retour à la maison, Nakatsu ne put voir son père, ce qui alimenta ses doutes quant à la raison pour laquelle il s'était retrouvé à l'hôpital. Lorsqu'il demanda à sa mère où il se trouvait, celle-ci lui répondit qu'il était simplement parti en voyage d'affaires. Il reçut précisément la même réponse de la part de Hibiki. Son père ne lui en avait pas parlé, ou du moins il ne s'en souvenait pas. Décidément, il avait complètement oublié les derniers événements... Depuis sa sortie de l'hôpital, il avait l'impression que tous avaient changé, autant ses proches, sa famille, ses amis, que ses enseignants et les gens dans la rue. Quelque chose n'allait pas, et il aimerait bien le découvrir.
Alors qu'il se rendait à l'école, à pied, il croisa Hibiki qui passa sans même l'avoir remarqué. Nakatsu l'interpela mais ce dernier, probablement sourd, ne se retourna pas et l'ignorait totalement, le laissant planté là, derrière lui, sans même se préoccuper de son meilleur ami. Quel ingrat ! Il aurait pu laisser les choses telles qu'elles étaient, légèrement vexé, mais il préféra courir le rejoindre.

- Hibiki !, insista-t-il.
- On se connait ?

Un vent glacial vint souffler dans le coeur de Nakatsu, blessé par ces froides paroles. Erreur sur la personne ? Impossible, il n'avait jamais eu de frère jumeau.

- Hey ! Tu ne me reconnais pas ?, poursuit-il, le secouant par les épaules.
- Naka ! C'est bon, arrêtes, je plaisante ! , se dégagea le jeune garçon.

La plaisanterie ne fit pas le même effet à tous. Pendant que l'un éclatait de rire, l'autre, très inquiet, eut un léger soulagement. Hibiki, un peu déçu par l'effet de sa blague, se rapprocha de son ami et posa son bras sur ses épaules, complice.

- Allez, fais pas cette tête ! Viens, je t'invite chez moi ! J'ai un truc super important à te raconter.
- Tout de suite ? Et les cours ?

L'expression de Hibiki révéla que ce dernier avait oublié ce détail qui avait pourtant son importance. Il s'était apparemment emporté un peu trop vite, et corrigea aussitôt son erreur, reportant sa proposition à plus tard.